Lucio Urtubia : « anarchiste et maçon »
Lucio Urtubia nous a quitté.es le 18 juillet 2020.
Lucio se définissait comme « anarchiste et maçon ».
Lucio est né en Navarre en 1931. Il a été marqué très jeune par la pauvreté et la répression du régime franquiste. Antifasciste de la première heure, il s’exile en France en 1954 et s’engage auprès des jeunesses libertaires. Sa rencontre avec Quico Sabate, maquisard résistant
à Franco, a donné un tournant à sa vie militante. Créant des imprimeries à Paris, Lucio organise la lutte en s’attaquant aux puissances financières. La redistribution des richesses, Lucio en a fait une réalité très concrète mettant par exemple à genou la First National City Bank. « Quel plaisir d’exproprier, pas pour soi mais pour subventionner une grève, pour des imprimeries, pour faire des faux papiers… ». « Quel plaisir quel orgueil de donner des papiers à quelqu’un qui pourra fuir la dictature et retrouver la liberté ».
Sur les traces de Louise Michel, Lucio répétait sans relâche que le pouvoir corrompt, qu’il ne faut rien attendre de l’Etat et du gouvernement. Lucio luttait contre le capitalisme et son monde qui enferme, il s’est toujours battu contre les prisons, il aimait souvent dire « la prison même pas pour mon pire ennemi ! ».
Jusqu’à son dernier souffle il a déployé toute son énergie pour la libération des prisonnières et des prisonniers politiques. En 1997, Lucio crée l’Espace Louise Michel -Sustraiak (racines en basque) rue des Cascades dans le 20ème arrondissement de Paris. Il en fait un lieu d’accueil pour les luttes anti-impérialistes, sociales, syndicales, anti-carcérales qui hébergera nombre de réunions, d’expositions et d’activités. Un lieu aussi ouvert aux artistes engagés. Nous saluons avec beaucoup d’ émotion la mémoire d’un camarade, d’un compagnon de lutte qui vivra longtemps dans nos mémoires
Secrétariat international de la CNT-f
Lucio l’irréductible
Un livre de Bernard Thomas, Flammarion
En 1980, la police française pourchasse un faussaire redoutable. Il a inondé le monde entier de faux traveller’s pour un montant évalué à plusieurs millions de centimes. Elle arrête un suspect, Lucio Uturbia.
S’agit-il du « cerveau » de l’affaire? Elle ne peut imaginer un instant que l’homme qui a défié la plus puissante des banques américaines soit un simple maçon espagnol. Il va chaque jour sur les chantiers, en bleu de travail. La nuit, tel Arsène Lupin, il agit dans l’ombre. Militant anarchiste, il se bat depuis trente ans contre Franco, contre l’impérialisme. Ses armes? L’intelligence et le courage.
Au nom de son idéal libertaire, il a utilisé les moyens de la lutte clandestine: contrebande, « reprise individuelle », faux papiers, enlèvements. La fabrication des traveller’s sera son ultime combat.
L’histoire de Lucio est une suite d’évènements extraordinaires: filatures, coups d’éclat, trahisons. On y croise des voyous, des militants de l’ETA et d’Action Directe, des avocats connus, des procureurs, des ministres, Che Guevarra..
Traqué autrefois par la PJ, Interpol, les RG, la Brigade Financière, Lucio a décidé de se raconter. Tout est vrai dans ce livre, y compris son credo « de quel droit pouvait-on m’interdire de voler? C’est pour faire du bien! je suis fier de ce que j »ai fait. »