Paris, 30 mai : par milliers les Sans-Papiers imposent le droit de manifester ! (Prochaine publication : Classes-En-Lutte hebdo, mardi 2 juin)
La manifestation était interdite. L’appel avait été maintenu. La préfecture a mis les moyens pour empêcher tout regroupement. Mais c’était sans compter sur le nombre et la détermination, particulièrement des Sans-papiers. La manifestation a eu lieu de Opéra à République.
Photo. Nation, le 30 mai avec les Collectifs venus de Montreuil….
Communiqué de la Marche des Solidarités. suite en cliquant ici : https://blogs.mediapart.fr/marche-des-solidarites/blog/300520/30-mai-par-milliers-les-sans-papiers-imposent-le-droit-de-manifester
Des milliers de sans-papiers ont bravé l’interdiction de la Préfecture de police de Paris et ont réussi à manifester entre 14h30 et 17h de Madeleine et Opéra vers la Place de la République, pendant qu’un cortège d’un millier de personnes parti de Montreuil a été empêché de les rejoindre.
La police a arrêté une cinquantaine de personnes au moment des premières arrivées à Madeleine et Opéra puis a chargé les cortèges cherchant à accéder aux deux places en faisant un usage intensif de gaz lacrymogènes.
Mais elle a dû abandonner face au nombre et à la détermination des Sans-Papiers.
Le pouvoir s’est trompé en pensant qu’il pouvait tout autoriser sauf les manifestations de Sans-Papiers.
Ce sont 10 000 manifestant-es sans-papiers et soutiens nombreux, en comptant celles et ceux de Montreuil, qui sont venues de toute l’Ile de France. Des personnes de très nombreuses nationalités étaient présentes et ont montré qu’elles pouvaient imposer leur droit de manifester avec enthousiasme et détermination et en portant des masques.
Ce n’est qu’un début, l’urgence sanitaire, économique, sociale a fait sortir les Sans-Papiers dans la rue. Ils et elles demandent justice, égalité, dignité, ils et elles n’en resteront pas là.
Ils et elles ont aussi montré que la liberté de manifester est un droit qui se gagne.
A l’heure où nous écrivons la plupart des personnes arrêtées ont été libérées. Une d’entre elles est toujours retenue. D’autres ont été interpellées après le départ de République.
La Marche des solidarités exige la libération de toutes et tous, l’abandon de toute poursuite et l’abrogation des OQTF.
Nous n’en resterons pas là.
La Marche des Solidarités invite tous les collectifs à se réunir pour discuter des suites, les sans-papiers à s’organiser encore plus, les soutiens à renforcer leur solidarité.
Le monde d’après c’est maintenant et il passe par la régularisation de touTEs les Sans-Papiers.
Nous communiquerons ce mardi sur les prochaines propositions de mobilisation et feront le point sur les initiatives qui ont eu lieu dans les autres villes.