CLasses-En-Lutte. Diconavirus éducation 2. Chasse aux « inversé.es » en Ariège. Déconfinement de classe.
A lire, le Classes-En-Lutte de la semaine et les publications parisiennes…
cel-hebdo-l.4-mai-20 Tract-paris-11-maiA Paris, des collègues et syndicats proposent une motion et diffuse un appel, là :
Texte proposé par les syndicats CNT, Snuipp, Sud, Unsa
L’équipe de l’école XXX Monsieur le Dasen s/c IENDepuis mardi 28 avril, nous avons appris que les écoles de notre Académie rouvriraient le 12 mai, alors même que l’état de l’épidémie est encore très inquiétant à Paris.Le protocole national en préparation nous paraît impossible à respecter. Si les écoles parisiennes ouvraient le 12 mai, nous serions dans une situation exceptionnelle où il nous serait impossible de garantir la sécurité sanitaire pour les élèves, les enseignant-es et leurs familles.Les délais pour une potentielle réouverture le 12 mai sont illusoires, trop de questions restent sans réponse et le temps manque au travail en équipe et à la concertation avec les familles dans un cadre national et académique. Certaines familles en difficulté, confinées depuis trop longtemps, et les élèves qui auraient décroché sont au cœur de nos préoccupations. Nous avons autant envie que nos élèves de retourner à l’école, seulement si les conditions le permettent.Nous tenons à vous faire part de notre vive inquiétude, ainsi que l’ont fait nos représentant-es. Nous tenons également à réaffirmer que pour nous, la réouverture des écoles à la date du 12 mai parait prématurée dans notre Académie.Veuillez croire, Monsieur le Dasen, en notre profond attachement au service public d’éducation.L’équipe de l’école
Texte de l’AG 18è:
Si on nous demandait : voudriez-vous reprendre la classe, retrouver les élèves dès le 11 mai ? La réponse serait bien sûr oui. Oui, nous le voudrions ; comme nous voudrions que le virus ne soit qu’un mauvais rêve dont on se réveille le matin, prêt à repartir pour une nouvelle journée.
Cependant, la question n’est pas de rouvrir les écoles afin que les enfants soient libérés de leur appartement de confinement et reprennent le chemin de la classe, cartable au dos et masque sur le visage.
La question est de rouvrir les écoles en période d’épidémie. D’une épidémie qui fait paniquer, dérailler et se contredire sans cesse les dirigeants d’une bonne partie de la planète, dont les nôtres. D’une épidémie qui a fait vaciller le système de Santé. D’une épidémie qui nous confine depuis des semaines et qui menace d’autant plus les populations fragilisées.
La question est :
Qu’est-ce qui a changé depuis la mi-mars, quand les écoles ont dû fermer en urgence ?
Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui, qui justifierait de les rouvrir ?
Alors, rouvrir les écoles, oui, et le plus tôt possible.
Mais rouvrir les écoles « quoi qu’il en coûte », que ce soit afin de ramener les gens au travail ou d’atteindre la supposée « immunité collective » avec nos propres corps, rouvrir les écoles avec la certitude de propager la maladie n’est pas acceptable.
Rouvrir les écoles raisonnablement signifie que quelque chose a changé.
Nous ne pourrons faire classe que quand la situation sanitaire aura changé : quand l’épidémie aura significativement marqué le pas (baisse du nombre de malades, d’hospitalisations, de nouveaux décès), quand la maladie pourra être soignée plus efficacement (aussi bien par des médicaments que par un fonctionnement moins misérable de l’hôpital public).
Nous ne pourrons faire classe que quand la politique de Santé aura changé : quand les masques, le gel désinfectant, etc. seront produits et disponibles en quantité suffisante ; quand les espaces collectifs pourront être nettoyés régulièrement de façon réaliste ; quand l’hôpital, ravagé non par la contagion mais à cause de choix dictés par la finance (à l’instar de tous les services publics), sera rétabli et renforcé ; quand des tests permettront à chacun de savoir s’il est porteur du virus, s’il l’a été ou non.
Nous ne pourrons faire classe que quand un avis médical, clair et engageant l’État comme ceux qui le rendent, nous y invitera.
Enfin, nous ne pourrons faire classe que quand les espaces extérieurs (parcs, forêts) seront de nouveau accessibles aux scolaires et aux familles, pour ne pas avoir à passer d’autres journées dans un lieu confiné.
La deuxième vague ne doit pas venir de nos écoles.