Télé 7. Bac 2020 ? Démission demandée de Blanquer.

Les enseignant.es du lycée Honoré de Balzac de Mitry-Mory (Seine et Marne) réuni.es virtuellement le jeudi 26 mars 2020 ont échangé sur la situation engendrée par la fermeture des établissements scolaires et la mise en place de la « continuité pédagogique »…
Cette discussion a permis d’élaborer les propositions et les demandes suivantes :

1) Nous demandons au gouvernement de faire rapidement des annonces claires sur le baccalauréat. C’est indispensable pour pouvoir organiser notre travail, et cela lèverait une incertitude qui génère actuellement du stress pour les élèves et leurs familles.
Si les épreuves du baccalauréat se tiennent, elles devront faire l’objet d’aménagements (comme, par exemple, proposer davantage de sujets pour s’assurer que chaque élève puisse en choisir un qu’il a traité en classe).
Si des épreuves sont annulées et que le baccalauréat repose, totalement ou en partie, sur les résultats obtenus pendant l’année, aucune note obtenue pendant la période de « confinement » ne doit être prise en compte.
Nous communiquerons ces demandes aux Inspecteurs de nos disciplines respectives, afin qu’elles soient relayées. (45 pour, 2 ne se prononcent pas)

2) Notre objectif ne peut pas être d’avancer dans les programmes autant que nous l’aurions fait en classe. C’est inatteignable matériellement, c’est compliqué pédagogiquement, et cela risque de creuser les inégalités.
Lorsque c’est possible, il faut privilégier la consolidation des connaissances ou compétences déjà étudiées avec les élèves.
Lorsque nous avons besoin d’aborder de nouveaux sujets, ou lorsque nous choisissons d’avancer dans le programme, il faut le faire à un rythme réduit, pour éviter de perdre des élèves.Cela devra bien sûr être rediscuté en fonction des annonces du gouvernement concernant les examens. (41 pour, 2 contre, 4 ne se prononcent pas)

3) La quantité de travail et de cours en ligne donnée aux élèves doit rester raisonnable, et tenir compte de la disparité de leurs conditions de travail à la maison.
Nous devons donc nous coordonner autant que possible, en essayant de tenir les collègues au courant :
– du travail donné aux élèves,
– des classes virtuelles programmées.
Cela peut se faire dans le calendrier en ligne mis en place à l’issue de la réunion, et par tout autre moyen de communication que les équipes jugeront adéquat. (34 pour, 2 contre, 11 ne se prononcent pas)

4) L’évaluation du travail des élèves, sous différentes formes, peut être utile pour les faire progresser.
Mais nous sommes défavorable à une évaluation notée qui compterait dans le bulletin du troisième trimestre (si celui-ci existe) :
– car elle mettrait trop de pression sur les élèves, dans un contexte où certains ont des conditions de travail très dégradées, et possiblement des situations médicales et familiales à gérer,
– car elle produirait trop d’inégalités et d’injustices (liées aux conditions de travail…)
Par conséquent, nous préférons pendant cette période :
– éviter la notation autant que possible
– lorsque nous notons, faire comprendre aux élèves qu’il s’agit de notes indicatives. (39 pour, 4 contre, 4 ne se prononcent pas)

5) Une large partie des enseignants était et reste opposée aux E3C, dans leurs principes et leurs conditions de mise en œuvre.
Dans les conditions actuelles, la tenue des épreuves restantes (deuxième session du tronc commun et spécialité abandonnée) est inenvisageable.
Il n’est pas davantage envisageable que les élèves « jouent » leurs résultats sur une seule session. Les résultats de la première session doivent donc être écartés pour tous les élèves de première.
Concernant la troisième spécialité, nous demandons de nouveau sa conservation en classe de terminale, ce qui permettra aux élèves d’être évalués pour le baccalauréat dans de meilleures conditions. Dans le cas contraire, nous demanderons à ce que cette spécialité ne soit pas prise en compte pour l’examen.(36 pour, 11 ne se prononcent pas)

Motion concernant le ministre de l’Éducation Nationale. Les enseignant.es du lycée Honoré de Balzac de Mitry-Mory réuni.es virtuellement le jeudi 26 mars 2020, ont choisi de se prononcer publiquement, pour la première fois, en faveur de la démission du ministre de l’Éducation Nationale.
Depuis plusieurs années maintenant, de multiples conflits opposent le ministre à de larges pans de la communauté éducative.
Mais sa gestion de la crise sanitaire actuelle constitue un point de non-retour : déclarations hasardeuses démenties par d’autres membres de l’exécutif, communication mensongère, mise en danger des personnels, des élèves et de leurs familles…
Jean-Michel Blanquer doit démissionner dès que possible.
En attendant cette démission, nous appelons l’ensemble de nos collègues, et notamment nos organisations syndicales et professionnelles, à adresser directement leurs observations et leurs revendications au Premier Ministre. (39 pour, 4 contre, 9 ne se prononcent pas)