Lycée polyvalent D’Alembert (Paris) : seule la lutte paie !

Les collègues et élèves du lycée polyvalent d’Alembert (Paris 19eme) apprenaient le 15 décembre 2022 que le rectorat de Paris envisageait la fermeture de la formation de moniteur.rice éducateur.rice du lycée. Cette formation ne requiert aucun diplôme à l’entrée et permet une poursuite d’étude post-bac. C’est un diplôme d’État de niveau IV, qui permet à des jeunes, principalement des jeunes femmes issues de lycées professionnels, de devenir des professionnel·les de l’éducation spécialisée. Et après deux ans de formation, la garantie de travailler en CDI dans le secteur de la protection de l’enfance, du handicap ou de l’insertion sociale, secteurs qui sont tous en manque de professionnel·les formé·es. C’est donc une fois de plus une attaque envers les classes populaires et plus particulièrement les femmes !

Quelques semaines auparavant, mi-novembre, c’est la disparition d’un poste d’enseignant·e dédié à cette formation qui avait alerté les collègues du lycée, disparition annoncée par la direction comme une probable erreur du rectorat de l’académie de Paris. Les demandes faites pour corriger l’erreur n’ont jamais eu de réponses. C’est lors d’une question diverse posée lors du conseil d’administration du 8 décembre 2022, que la direction du lycée a commencé à évoquer une fermeture, sans pour autant apporter d’arguments qui la justifieraient, sinon des chiffres erronés sur le nombre d’élèves. Les collègues du lycée D’Alembert avec le soutien des sections syndicales CNT Education, SUD Education, CGT Educ’action du lycée, ont été aux côtés des collègues concerné·es par la fermeture en signifiant à la direction du lycée qu’ils et elles ne laisseraient pas faire. De leur côté les élèves, devant la violence de cette annonce, ont décidé de se mobiliser dès la rentrée de janvier avec un blocage du lycée. Après deux jours de blocage festif et en lien avec les autres élèves du lycée, le rectorat a reçu une délégation composée d’élèves, et de l’intersyndicale du lycée.

C’est avec stupéfaction, qu’ils et elles ont appris que l’initiative de la fermeture venait de la direction du lycée qui souhaitaient ouvrir un BTS, plus prestigieux, à la place de la formation. La détermination des élèves et des collègues du lycée enseignant·es et non enseignant·es en a été renforcée. Le vendredi 06 janvier, moins d’une heure après le début du blocage, la proviseure du lycée a informé les membres de la délégation que le rectorat revenait sur sa décision de fermeture.

Il y aura bien une rentrée en première année en septembre 2023 !

Mais les collègues resteront vigilant·es, la réforme de la voie professionnelle et la vision purement budgétaire de la région Ile de France et du ministère de l’Education Nationale sont une menace permanente sur toutes les formations et notamment celles destinées aux plus défavorisé·es.

Cette victoire pour démarrer l’année 2023 est celle d’élèves et enseignant·es déterminé·es et organisé·es, mais aussi celle des soutiens qui l’ont permis par leurs messages, leurs passages devant le lycée ou en prenant le relai pour les contraintes de famille.

Elle a montré que l’auto-détermination de celles et ceux qui luttent et des modes d’action sans concession permettaient d’envisager des victoires. Nous devons maintenant contraindre le rectorat et la région à revenir sur les fermetures et au Ministère de l’Education Nationale à renoncer à la réforme de la voie professionnelle.

Seule la lutte paie !

CNT Education Paris,

Paris, le 08 janvier 2023